Laboratoire d’Archéologie du Lauragais

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Le samedi 2 avril 2016 à 15h00 au musée archéologique Eburomagus (Bram)

Tolosa, gestation et naissance d’une ville

Conférence par Jean-Marie Pailler Professeur émérite à l’Université de Toulouse Jean Jaurès, chercheur au Laboratoire Traces

Jean-Marie Pailler est le meilleur connaisseur de l’archéologie toulousaine. On sait qu’il a déjà dirigé un ouvrage paru en 2002, Tolosa, somme issue des travaux de plus de quarante chercheurs. De récentes découvertes, intervenues grâce à l’archéologie préventive ont permis de nouvelles certitudes et de nouvelles hypothèses restituées dans un ouvrage destiné au grand public, somptueusement illustré. Du nom ibéro-aquitain de Tolosa et des premiers habitats Volques de Saint-Roch et de Vieille-Toulouse jusqu’à l’attribution du qualifiquatif de « Palladienne » par Domitien, le conférencier a dévoilé le processus de création de cette ville et celui de la romanisation des Gaulois du lieu. Celle-ci apparaît plus précoce et plus spontanée qu’il n’y paraissait. À Vieille-Toulouse, Cornebarieu par exemple, on construit « à l’italienne » des maisons et des bains au Ier siècle avant notre ère. Les portes et le rempart sont les symboles marquants de la fondation d’une cité. Il est acquis que la construction de cette parure monumentale se fait sous l’empereur Auguste, en même temps que la réfection de la voie d’Aquitaine « inaugurée » en 14 de notre ère comme en témoigne la borne milliaire de Saint-Couat-d’Aude. Jean-Marie Pailler fit découvrir de façon lumineuse, grâce aux illustrations de Christian Darles, architecte et archéologue, présent à la conférence, l’organisation de la ville antique, ses principaux monuments, comme le forum, l’amphithéâtre et l’aqueduc, autres symboles forts de la cité romaine. Les présents qui se sont pressés pour l’écouter dans une salle trop exiguë sont restés longtemps sous le charme d’un propos aussi simple qu’érudit, toujours empreint d’humour et de références aux langues gauloises et latines. Car cet agrégé de Lettres Classiques n’est pas seulement historien et archéologue, mais aussi spécialiste de toponymie, d’anthroponymie, de théonymie et de lexicologie. La réunion s’est poursuivie par un riche dialogue et une séance de dédicace de l’ouvrage, en présence du jeune et talentueux éditeur, Bernard Seiden, des Editions Midi-Pyrénées. Ce beau livre, auquel a participé Michel Passelac, peut être commandé en librairie et sera disponible au Musée Eburomagus dès sa réouverture.