Laboratoire d’Archéologie du Lauragais

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Samedi 16 décembre 2017

Stations et sites de bord de route sur la voie d’Aquitaine entre Tolosa et Carcaso

Michel Passelac, chercheur associé au CNRS, Président de l’association .

Cette conférence vivante et très illustrée, donnée au Musée archéologique Eburomagus et suivie d’une dense discussion a clôturé le programme proposé cette année par l’association Lab archéo. Elle faisait suite à un article scientifique publié par Michel Passelac dans le numéro spécial de la revue Gallia, 73.1 de 2016, consultable dans notre bibliothèque. L’auteur proposait de livrer les données nouvelles issues des fouilles et des prospections et de les confronter aux informations données par les itinéraires antiques. Ainsi, la nature la fonction et la chronologie du site de Bad(egia) (Baziège), a fait l’objet d’une synthèse : Il ne s’agit pas d’une simple station, mais d’une agglomération active du IIe s. av. J.-C. au Ve siècle apr. J.-C. Ad Vigesimum située au vingtième mille en partant de Toulouse a été sûrement localisée. Au fil de la voie, le conférencier, s’appuyant sur les preuves incontestables données par l’archéologie a présenté de nombreux sites de bord de route, comme une station anonyme de la commune d’Avignonet-Lauragais établie dès la Période républicaine et possédant un temple dédié à Mercure. Il apparaît que la plupart des stations du cursus publicus sont établies dans des agglomérations, souvent d’origine gauloise, car la voie reprend un itinéraire plus ancien. L’agglomération routière d’Elusio (Montferrand) a livré à la prospection aérienne des plans de bâtiments aux caractéristiques tournées vers l’accueil des voyageurs et des transporteurs. A Eburomagus, important vicus, les voyageurs trouvaient tous les services nécessaires à leur hébergement et à la réparation des véhicules. Les sites de bord de route sont plus nombreux que les stations mentionnées. De taille plus restreinte, ils étaient établis en rase campagne. Leur implantation, souvent des deux côtés de l’axe routier, près d’un ruisseau ou d’une source invite à y voir des stations privées offrant aux voyageurs et surtout aux transporteurs les multiples services que nécessitait un parcours souvent pénible. Abreuvement et nourriture pour les attelages, ferrage, réparations des véhicules, gîte et couvert pour les hommes. Deux fois plus nombreux que les stations officielles, ils montrent la grande importance de cette voie terrestre que ne double aucune voie fluviale ou maritime. Le trafic y était d’une intensité maximale pour acheminer vers Toulouse et Bordeaux les marchandises méditerranéennes et vers Narbonne les productions de l’intérieur. Toutes ces stations donnent la mesure du rôle structurant de cette voie dans le réseau des agglomérations et dans celui de l’économie du couloir Aude-Garonne.