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Samedi 12 novembre 2016 au musée archéologique Eburomagus (Bram)
Montaillou (Ariège) – Archéologie d’un château pyrénéen
Conférence par Jean-Paul Cazes, archélogue, docteur en Histoire, associé au laboratoire TRACES, CNRS-Université de Toulouse.
Cette conférence été donnée par Jean-Paul Cazes archéologue et historien médiéviste bien connu à l’invitation de Lab Archéo, au musée Eburomagus. Jean-Paul Cazes a fait revivre par les données de la fouille ce site pourtant très dégradé et a su nous a fait partager sa passion et sa grande érudition. Le village médiéval de Montaillou, un des derniers bastions du catharisme en haute Ariège au début du 14e siècle, est devenu célèbre grâce à l’ouvrage d’E. Leroy-Ladurie en 1975 « Montaillou village occitan ». Mais l’histoire de son château, très discret dans les archives, restait à faire. Un programme de fouilles archéologiques menées au début des années 2000 a permis de lever le voile sur cette fortification de montagne, bâtie au 12e siècle par les seigneurs d’Alion (ou Aillou, nom de ce petit Pays entre comté de Foix et haute Vallée de l’Aude), famille apparentée au seigneurs de Niort et d’Usson. Du château il ne reste que les pans du donjon, mais la basse cour a livré des vestiges d’habitats ainsi que des traces d’activités artisanales. Une maison aristocratique notamment a livré d’intéressants renseignements sur les occupants et la chronologie du site. Sa démolition intentionnelle vers le milieu du 13e siècle est peut-être à mettre en relation avec l’action de l’Inquisition et la condamnation pour hérésie du seigneur Bernard d’Alion en 1258. Le château est ensuite passé sous le contrôle des comtes de Foix qui renforcent sa défense vers 1270 en doublant l’épaisseur du rempart. La forteresse ne devient alors plus qu’un siège de garnison militaire. En 1411 lors des troubles de la Guerre de cent ans, elle est remise en état, les habitants de Montaillou réquisitionnés pour la défense y ont alors aménagé des loges servant de refuge. Le mobilier, dont quelques pièces d’armements, illustre cette phase de l’occupation. Les vestiges archéologiques permettent donc de replacer le site dans son contexte historique et seigneurial, mais également dans son environnement agricole et paysager grâce aux graines et charbons recueillis dans les couches archéologiques.