Laboratoire d’Archéologie du Lauragais

Le lieu privilégié de rencontre entre archéologues professionnels et amateurs

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Le samedi 10 décembre 2016 à 16h30 au musée archéologique Eburomagus (Bram)

Archéologie et plantes

Des graines pour mieux connaître les Hommes du passé

Conférence par Charlotte Hallavant, carpologue, chargée d’études, associée au laboratoire TRACES CNRS-Université de Toulouse. L’archéologie fait rêver petits et grands par la découverte chaque année et partout dans le monde de sites qui permettent de mieux comprendre les sociétés du passé. Toutefois, si les vestiges de céramique, de matériaux lithiques, de restes humains ou animaux demeurent de loin les vestiges archéologiques les plus emblématiques, des restes d’autre nature et bien moins connus permettent également de cerner la « manière de vivre » et les « pratiques » de ces ancêtres. Ce sont les vestiges de graines et de fruits qu’étudient les carpologues. À la faveur de conditions de préservation particulières, des vestiges très variés issus de la reproduction des plantes (graines, noyaux, pépins, capsules, etc.) peuvent être mis au jour par les archéologues dans des contextes tout aussi divers que des foyers, des silos et bien entendu des latrines. L’exposé a débuté par une définition de la discipline, une solide présentation introduisant aux techniques d’étude et aux problématiques visées. Cette partie a été présentée avec un grand souci de pédagogie, appuyé sur une abondante et très pertinente illustration. La portée des résultats a été évoquée à travers l’exemple du travail de recherche universitaire qu’elle a mené à partir des restes recueillis lors de la fouille du château de Montaillou en Ariège. On se souvient que ce site a été présenté le mois dernier dans les mêmes lieux par Jean-Paul Cazes. Au delà des informations très précises sur l’alimentation de cette communauté médiévale, l’étude a mis en évidence l’introduction de l’épinard à partir de l’Espagne à la fin du XIIe ou dans la première moitié du XIIIe s. dans le Midi de la France. Par ailleurs l’analyse des restes végétaux a permis de déterminer les techniques de récolte et de restituer assez finement le paysage agricole et les activités productives du plateau de Montaillou. Cet exposé très complet, structuré, clair, parfaitement illustré, mené sur un rythme soutenu a été grandement apprécié par une salle comble. Lab Archéo reprendra son programme de conférences gratuites et publiques soutenues par la commune de Bram et le Service régional de l’Archéologie de Montpellier au printemps 2017.